13 septembre 2010

C’est scientifiquement démontré: si on remplaçait les traders par des chimpanzés, la bourse se porterait mieux

Article de: http://tubeaessai.blogs.nouvelobs.com


ccbabb49d5c30a02023b30ed15000606.jpgUne étude de l’Université du Texas, mise en ligne sur «PLoS One» le 30 janvier, vient de le démontrer: les chimpanzés pratiquent spontanément le système libéral des échanges économiques. Par exemple, quand ils ont des carottes, ils s’efforcent de trouver un gogo pour les troquer contre des raisins – car, comme presque tout le monde, ils préfèrent les fruits aux légumes.

Comme les humains, durant les transactions, ils se montrent moins méfiants lorsque les biens échangés présentent des valeurs voisines. Mais ils ne cherchent jamais à spéculer, ni non plus à accumuler, se contentant de satisfactions immédiates, et de «l’acquisition de biens qu’ils peuvent physiquement contrôler». Bref, concluent les auteurs de l’étude, «ce sont des traders ultra-prudents» - pas du tout du genre à couler la Société Générale.

33904b8c93135490e177046730dddfc5.jpgUne autre étude récente, japonaise, nous a appris que les mêmes chimpanzés jouissent d’une mémoire visuelle extraordinaire - très supérieure à celle des traders humains - lorsqu’il s’agit de repérer les chiffres qui défilent à toute vitesse sur un écran d’ordinateur. Dans les salles de marchés, pour peu qu’on les habille un peu, ils feraient donc preuve d’une réactivité hors pair face aux fluctuations instantanées du cours des actions.
91a59eff1fbb213ad73fcaa503b187f0.jpgLe choix de leurs investissements serait-il pour autant pertinent? Là, il n’y a aucun doute, la réponse est oui! La preuve en a été faite il y a vingt ans lorsque, s’inspirant d’un livre de l’économiste américain Burton Malkiel (sur le rôle éminent du hasard en bourse), le «Wall Street Journal» avait effectué sa célèbre «expérience du singe»: un portefeuille d’actions avait été constitué en fonction des fléchettes lancées au hasard par un chimpanzé sur la liste des cours.

Résultat: dans les mois suivants, le portefeuille du singe s’était mieux comporté que ceux préconisés par les meilleurs analystes. Dans la foulée, le magazine «L’Expansion» avait refait l’expérience sur le CAC 40, et abouti à la même conclusion: le singe boursicote beaucoup mieux que l’homme. Au point que depuis, on a vu apparaître des sites de conseil en investissements basés sur ce curieux principe du chimpanzé aux yeux bandés.

61fcf2ddb329a4275fdb270eb9e9628c.jpg
Pas de quoi étonner les physiciens Jean-Philippe Bouchaud (du CEA) et Marc Mézard (Ecole Normale Supérieure). Lesquels, en octobre 2000, proclamaient dans les colonnes du Nouvel Observateur: «Mettez cinq cents singes qui gesticulent dans une salle des marchés. Aucun d’entre eux n’écrira jamais un poème digne d’Eluard. Mais au bout d’un certain temps il y en aura un aussi riche que George Soros». Malheureusement, le chimpanzé est une espèce en voie de disparition.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire